secteur du bâtiment

Interview Hervé Grumeau

juillet 2021

Le PDG du Groupe VEGA nous livre sa vision du Groupe VEGA évoluant avec l’actualité du secteur du Bâtiment et le contexte sanitaire.

« Notre leitmotiv : la proximité de terrain avec les maîtres d’ouvrage, les artisans et tous les applicateurs de nos produits. »

Hervé Grumeau, PDG du Groupe VEGA

Proximité, disponibilité, réactivité. Fort de ses plus de 20 ans d’expérience, le Groupe Vega poursuit sa croissance. Avec une marque de fabrique forte : offrir à nos clients des gammes de produits à haute technicité et des services premium pour leurs chantiers de construction et de rénovation. Cela passe par un modèle économique singulier, de la fabrication française à la vente directe, qui repose sur la force des équipes de terrain. Analyse du marché, solidité de l’entreprise pendant la crise, axes de développement, stratégie d’innovation et goût du travail bien fait, Hervé Grumeau, PDG du Groupe Vega livre sa vision de l’entreprise. Avec passion et convictions.

Comment le Groupe Vega sort-il de la crise sanitaire et économique que nous venons de traverser ?
Hervé Grumeau : Nous en sortons renforcés. La période qui s’ouvre est propice aux affaires, particulièrement dans le secteur du bâtiment. Cette forte croissance se matérialise par les carnets de commandes de nos clients : ils sont remplis pour les 10 prochains mois, c’est important. Et elle va se poursuivre, j’en suis convaincu. Pour le Groupe Vega et nos quatre marques fabricant, cela veut dire que notre croissance 2021 dépasse déjà ses bons niveaux de 2019, année qui était déjà très bien orientée, avec une perspective à +15% de chiffre d’affaires. C’est une dynamique significative dans un marché dont la croissance reste modeste traditionnellement. Certes, le premier confinement et l’arrêt de l’activité pendant deux mois l’an dernier nous a conduit à réaliser une année blanche dans notre développement, mais notre chiffre d’affaires s’est stabilisé à 10 millions d’euros. Nous repartons donc très forts et poursuivons notre déploiement géographique.

La conjoncture globale vous semble-t-elle favorable pour le secteur ?
Hervé Grumeau : Absolument. Cela tient à plusieurs facteurs. D’abord, le secteur du bâtiment se portait déjà très bien avant la crise avec des investissements importants, grâce notamment au soutien des pouvoirs publics. Les aides massives en faveur de la rénovation énergétique qui s’élargissent peu à peu, des particuliers aux syndics, soutiennent cette croissance. Il n’y a pas de raison qu’elle s’éteigne. Ensuite, ce que l’on vient de vivre peut s’apparenter aux guerres d’autrefois, en ce sens que l’on connaît un niveau d’endettement fort et des phénomènes de reconstruction et de consommation. La France n’a jamais eu autant d’argent disponible sur les marchés et l’épargne des ménages est colossale – 142 milliards d’euros en un an selon la Banque de France ! Enfin, si la problématique inflationniste devrait être gérée par la Banque centrale européenne, le pendant des investissements qui repartent, c’est la rallonge des délais de livraison. Mais je suis persuadé que l’Asie et la Chine gèrent aujourd’hui les matières premières et leurs coûts comme les pays de l’OPEP gèrent depuis 50 ans le pétrole, en ouvrant et fermant le robinet et donc en créant des pénuries. L’impact est réel, bien sûr, mais je ne suis pas inquiet, les incertitudes sont limitées. Nous devons simplement parvenir collectivement à maîtriser à nouveau une partie de la production de nos matières premières en Europe, voilà tout.

« Grâce à notre agilité, nous retrouverons une croissance à deux chiffres dès cette année. C’est significatif. »

N’y a-t-il pas malgré tout des tensions sur le marché de l’emploi ?
Hervé Grumeau :
Si, c’est effectivement un point de préoccupation majeur dans notre secteur. Nos clients nous le disent : ils ne trouvent plus de main-d’œuvre à recruter, que ce soient des ravaleurs, des façadiers ou des maçons. Et c’est la même problématique pour former de nouveaux applicateurs. Il est très probable que le taux de chômage que l’on connaît aujourd’hui dans notre pays soit incompressible. A l’échelle de notre marché, c’est une réelle difficulté sur laquelle nous échangeons beaucoup avec les autres chefs d’entreprises. Le secteur du BTP peine à attirer les emplois et l’effet Covid n’a rien arrangé. Il nous devient difficile d’absorber ce flux d’activité lié à la forte croissance. Dans les faits, la politique sociale de la France n’aide pas à recruter dans nos métiers.

Quels ont été les atouts du Groupe Vega pour passer les vagues successives de la crise ?
Hervé Grumeau :
C’est avant tout notre taille. Nous sommes une PME de 50 salariés qui enchaîne les phases d’investissements systémiques. Cela fait de nous une entreprise agile. En quelques semaines, nous avons pu nous adapter sans déraper, en maintenant une rentabilité correcte tout en évitant de tomber dans l’ornière du court-termisme. Notre politique a été très claire : hors de question de rogner sur nos compétences acquises et sur nos ressources humaines en faisant des économies de bouts de chandelle. A moyen terme, cela aurait été dangereux. Le Groupe Vega est donc parvenu à conserver une structure dynamique sans casser son outil qui a fait ses preuves. Résultat, cela nous permet d’embrayer sur notre développement et de sortir plus vite de cette crise !

« Livraison sur chantier en 24 heures : les clients du Groupe Vega savent qu’ils peuvent compter sur nous. »

Précisément, quelle est la singularité de votre entreprise par rapport au marché ?
Hervé Grumeau :
Notre force est notre organisation. Nous sommes un acteur très intégré. Nous fabriquons des enduits et nous les distribuons nous-mêmes, c’est un double particularisme ! De plus, nos gammes de produits sont en totale cohérence avec les besoins de nos clients. Le Groupe Vega a la volonté de ne pas répondre à l’intégralité du marché. Notre leitmotiv est la proximité de terrain que l’on entretient avec les maîtres d’ouvrage, les artisans et tous les applicateurs de nos produits. Autrement dit, nous devons être en capacité d’apporter la meilleure des réponses à nos clients avec diligence, précision et technicité.

Comment faites-vous ? Votre force de vente connaît très bien sa clientèle…
Hervé Grumeau :
C’est un point primordial : nos commerciaux sont en contact direct avec le terrain et nos clients. Ils connaissent parfaitement leurs besoins, leurs habitudes et les imprévus possibles sur les chantiers. En choisissant les produits du Groupe Vega, le client final sait qu’en 24 heures on va lui trouver une solution. Alors évidemment, nous sommes un industriel qui ne fabrique que de l’enduit. Nous avons fait le choix de ne pas diversifier nos offres mais de rester centrés sur notre core business. Notre canal de distribution pourrait certes se prêter à distribuer d’autres produits mais nous souhaitons rester lisibles sur notre offre primaire. Notre priorité, c’est la proximité et notre capacité à l’écouter, à s’y adapter et à y répondre de manière directe. Notre disponibilité nous permet ainsi de créer sur demande toutes les teintes spécifiques imaginables pour un client. Et nous lui livrerons la palette sur son chantier dans les heures qui suivent. Il peut compter sur nous. C’est ça, le service du Groupe Vega.

« La proximité sur le terrain est essentielle. Nous créons de petits négoces dédiés uniquement à nos propres marques. »

La satisfaction du client final est donc une priorité…
Hervé Grumeau :
Bien sûr ! Nos équipes répondent rapidement à leurs besoins et vont, vous l’avez compris, plus loin que leur fournir une gamme de produits performants : elles leur offrent un service de proximité qui permet de fidéliser nos clients. La relation de confiance ainsi nouée est solide. Pratique et rapide, nous avons toujours la bonne solution disponible… !

Comment parvenez-vous à être aussi réactifs ?
Hervé Grumeau :
On s’arrache parfois quelques cheveux ! Plus sérieusement, cela demande la mise en place d’une chaîne organisationnelle pointue. Il faut d’abord déployer sur le terrain nos compétences techniques, aussi bien chez le client qu’au niveau du laboratoire de R&D qui va créer la teinte souhaitée, la granulométrie recherchée. Il faut aussi des liens importants entre les commerciaux, le personnel dans les agences, les chefs de marché, les assistants commerciaux, les logisticiens, les fonctions support, la production et le labo pour fluidifier les opérations. Notre modèle nécessite des investissements conséquents dans les bâtiments, les équipements en agence et les outils organisationnels. Bref, cela nous permet de mailler les territoires, ce qui nous différencie beaucoup de nos concurrents. Nous créons en quelque sorte des petits négoces intégralement dédiés à nos propres marques. Ensuite, le suivi est fondamental pour s’assurer des bonnes livraisons, car notre usine n’est pas au pied de chaque agence. Au final, cette organisation nous permet de produire la fameuse palette commandée et l’expédier sur le territoire en question en moins de 72 heures. Là encore, il faut une certaine agilité. C’est un beau challenge !

« Grâce à de nouvelles agences, notre maillage territorial sera 4 fois plus dense dans 10 ans. »

Au-delà du métier, on a le sentiment qu’il y a un « esprit Vega » au sein de votre entreprise. Comment le décririez-vous ?
Hervé Grumeau :
C’est tout à fait ça. Cet état d’esprit n’est possible aujourd’hui que grâce à la connaissance fine de l’ensemble des équipes. Dans une PME, on sait comment chacun fonctionne, ses points forts, ses atouts. Pour moi, l’idée est de bien expliquer notre modèle économique, de production française et de vente directe avec la notion de service que l’on évoquait. C’est aussi insuffler l’idée que pour réussir, il faut savoir durer. Dans notre activité, il est très difficile de s’implanter localement, il faut donc savoir être patient, semer au quotidien pour en récolter le travail plus tard. C’est beaucoup d’abnégation. Et puis dans cet « esprit Vega », il y a le goût du travail bien fait. Quand le client paie quelque chose, il a droit à un service et à un produit irréprochables, qu’il soit en lien avec un commercial, un assistant ou un livreur. Je ne transige jamais avec la parole donnée. Enfin, les équipes sont jeunes – moins de 40 ans en moyenne – et le turn-over est quasi inexistant. C’est un signe que l’entreprise est attractive. Les salariés ont compris que nous sommes là pour durer et créer une structure dont le modèle éprouvé va encore se développer. Je suis très fier d’eux !

Quelles sont vos ambitions pour le Groupe Vega ?
Hervé Grumeau :
Elles sont grandes ! Nous allons déjà matérialiser notre seconde usine de production. Elle devrait voir le jour d’ici à la fin de l’an prochain. Que ce soit pour nos gammes Edipierre®, Vega Industries® ou St Cal®, notre logique est simple : nous souhaitons rapprocher notre production au plus près des centres de consommation et de nos agences. Nous en avons aujourd’hui 7 : nous avons pour ambition d’en ouvrir une à deux nouvelles chaque année. Ainsi d’ici à dans 10 ans, notre maillage territorial sera 4 fois plus dense pour répondre aux besoins. Être proches de nos clients finaux est une conviction majeure, cela reste notre boussole pour la suite de notre développement.

« Innovation, excellence, la marque Decopierre® s’adapte aux besoins évolutifs du marché »

La marque Decopierre® fait-elle partie de vos axes de développement à venir ?
Hervé Grumeau :
Oui, et c’est un axe important. Decopierre® s’inscrit pleinement dans le développement de notre gamme de marques. En revanche, son modèle commercial est différent des autres marques du Groupe Vega, car son canal de distribution est basé sur un réseau de concessionnaires. Avec Decopierre®, nous nous adressons à un marché de niche sur lequel nous sommes leader. Nos produits en sont la locomotive, nos concurrents nous envient, nous devons donc continuer d’impulser fortement ce marché. Mais pour ce qui est des fondamentaux de la marque, ils ne changent pas du Groupe Vega : nos produits doivent être parfaits et la qualité de services rendus très élevée. Même si le canal de vente est indirect, nous avons la même exigence qu’avec nos propres commerciaux. Un client qui achète du Decopierre® doit en être fier. Il fait appel à un spécialiste, il investit dans un produit premium, il n’est donc pas concevable qu’il soit déçu et c’est bien normal. C’est sur ces bases que le développement de la marque va se poursuivre, porté par nos innovations, l’excellence du produit, le savoir-faire de nos concessionnaires et la progression naturelle de ce marché. C’est extrêmement stimulant !

La crise sanitaire a-t-elle eu une incidence sur le marché du logement et de la rénovation ?
Hervé Grumeau :
C’est assez spectaculaire, oui. Confinement oblige, les particuliers se sont recentrés sur leur habitat pour valoriser leur patrimoine. Rénover leur maison est devenu une nécessité. Mais c’est à nous d’accompagner ces besoins en étant force de propositions, en donnant envie aux Français de consommer leur épargne accumulée au cours de ces derniers mois. Cela passe à la fois par la qualité des conseils que les équipes commerciales – plus de 45 commerciaux à ce jour – délivrent au quotidien sur l’ensemble du territoire national mais aussi par des produits premium et des réalisations irréprochables. C’est en gardant ce cap que nous irons plus loin, plus fort.

« Les architectes peuvent dessiner la pierre de leurs envies, c’est une vraie liberté au service de la créativité. »

Quelles sont donc vos ambitions pour Decopierre® ? Ce produit n’a jamais été aussi moderne…
Hervé Grumeau :
C’est vrai… C’est pour cette raison que nous allons faire en sorte de mailler encore davantage le territoire : cela passera par l’accueil de nouveaux concessionnaires qui nous permettront de faire progresser notre chiffre d’affaires “réseau” de 20 millions d’euros aujourd’hui à 80 millions d’ici à 7 ans. Au-delà des chiffres, notre clientèle évolue. Depuis deux ans, nos clients achètent de plus en plus sur internet. Jusqu’à présent, il s’agissait de propriétaires qui avaient fini de rembourser leurs crédits et qui souhaitaient redonner du caractère à leur maison. Désormais, les couples jeunes qui viennent d’effectuer leur première acquisition nous sollicitent aussi. Leurs travaux sont moins massifs, mais ils travaillent sur leur intérieur, l’aménagement de leur pool house, apprécient les finitions de pierres sèches élaborées type pierres du sud ou brique de loft new-yorkais. Ce sont des recherches plus élaborées qui collent à l’esprit Decopierre®. Ces changements nous conduisent à élargir aussi notre gamme, avec des produits évolutifs et résolument modernes ! Simultanément, l’élargissement de notre offre nous permet de répondre au marché du BtB qui nous sollicite chaque jour plus. Le professionnalisme de notre réseau constitue un avantage important pour répondre à ces cahiers des charges spécifiques.

Le champ des possibles est donc lui aussi élargi ?
Hervé Grumeau :
Tout à fait. Les produits de la gamme Decopierre® peuvent être comparés en terme esthétique aux plaquettes de parement, à la différence près qu’ils sont plus simples à mettre en œuvre et moins chers. Par ailleurs, si vous faites appel à un architecte, son choix de plaquettes de parement sera limité aux cinq doigts de la main. Avec du Decopierre®, l’architecte pourra laisser libre court à son imagination et dessiner la pierre dont il a envie. Ces produits leur offrent un large outil de créativité et une vraie liberté esthétique. C’est un avantage considérable.

« Nos engagements en faveur de l’environnement sont quotidiens. C’est un cycle vertueux générateur de croissance. »

Le futur du Groupe Vega sera-t-il un futur vert, dédié à la transition écologique ?
Hervé Grumeau : Ce sera l’avenir bien sûr, mais la préoccupation environnementale se conjugue déjà au présent ! Nous sommes une entreprise verte. A chaque étape de la vie de nos produits, nous tâchons de limiter notre impact carbone. En termes logistiques, notre modèle économique repose sur la proximité, nous sommes donc attentifs à la localisation de nos productions pour limiter les déplacements des camions. Notre développement géographique va en ce sens. Idem pour nos approvisionnements : que ce soient nos sables, nos chaux ou les autres composants de nos produits, nous faisons en sorte de nous fournir au niveau local. Notre fabrication est française. Et puis concernant l’usage de nos enduits, nous avons toute une politique de récupération des déchets, de recyclage des palettes, etc. Ce n’est donc pas une posture verte, c’est une réalité. Toutes ces démarches environnementales sont aujourd’hui synonymes de rentabilité et de croissance, elles s’intègrent donc pleinement et naturellement dans notre plan de marche. Enfin, notre gamme va elle aussi s’adapter. Nous pourrons bientôt proposer des gammes de produits sans ciment, sur la base de liants de produits recyclés par exemple, bien moins énergivores qu’aujourd’hui. Mais je ne vous en dirai pas plus, vous en saurez davantage dans l’année qui vient ! Ce qui est sûr, c’est que le Groupe Vega s’engage pleinement dans un cycle vertueux. Il en va de l’excellence de nos enduits d’aujourd’hui et de demain !

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